“Chéri, on va faire les courses ou on dîne dehors ?”
“Les deux !”
Le concept de la “distribution-restauration”, dans lequel de nombreuses enseignes investissent, c'est ça : déguster sur place ce qu'on vient de mettre dans son panier ou son caddie. Dîner ou déjeuner dans la foulée de son passage en caisse —c'est-à-dire sans attendre de rentrer chez soi— c'est également la tendance sur laquelle de plus en plus de communes cherchent à surfer, afin de redynamiser les halles et marchés de centre-ville.
Pourquoi ?
Dans un contexte où les acteurs de la grande distribution se remettent en cause, pour perdurer face à la méfiance voire la mise à distance des consommateurs, des enseignes de proximité misent sur la restauration en complément de la distribution.
“Le nombre de repas pris en dehors du domicile ne cesse d’augmenter. Pour ne pas rester en marge de ce phénomène et ré enchanter l’expérience magasin, les distributeurs multiplient les expérimentations de restauration.” (source : http://www.themavision.fr)

De même, pour faire (re)venir les habitants dans des marchés désertés ou à la clientèle vieillissante —ou même reconvertir des halles industrielles en halles alimentaires— de plus en plus de villes, inspirées par le succès de ces marchés ailleurs en Europe et outre-Atlantique, développent des food halls.
“Ils abritent sous un même toit vente de produits alimentaires et restauration. (...) Le seul Time Out Market de Lisbonne génère ainsi 24 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, ce qui implique que ce concept attire bien au-delà de la zone de chalandise de la capitale portugaise.” (source : https://www.mieuxvivre-votreargent.fr)
Des enjeux voisins... et une finalité commune : attirer en plus grand nombre en tentant de s'aligner sur les habitudes de nouvelles populations de consommateurs.
Comment ?
De quelques sandwiches et salades à emporter au départ, les enseignes implantées en ville ont progressivement étendu leur offre de restauration... jusqu'à proposer de consommer cette catégorie de produits sur place, en mettant à disposition un espace restauration, à l'instar de Monoprix :
“Monoprix, un des précurseurs dans le domaine, développe plus de 200 références de sandwichs, salades, soupes, desserts... sous la marque Dailymonop'. Et l'enseigne va plus loin, puisque, dans certains de ses points de vente, elle propose des espaces pour se restaurer à table avec chaises, presse à disposition ou encore wi-fi” (source : https://www.lsa-conso.fr)
Et l'idée fait des émules, que ce soit côté Carrefour Express, Casino, Franprix (qui s'est même associé à Deliveroo pour offrir, additionnellement, la livraison à domicile de son offre de restauration), ou encore chez le géant des surgelés :

“De plus en plus de Picard proposent un service de consommation pour sur place : le Snack Bar. Déjà 27 magasins sont équipés à l’heure actuelle et une centaine pourrait l’être à terme.” (source - accès abonnés : https://www.lsa-conso.fr)
Quant aux food halls, il y a fort à parier qu'ils vont devenir un incontournable des politiques de rénovation urbaine dans les prochaines années. Exemple à Nantes avec un projet de ce type sur l'île de Nantes, en lieu et place des anciennes halles Alstom :

“Le concept des « Food Courts » est simple. Chacun s’achète ce qu’il veut parmi les différents types de nourritures proposés sur place. Puis les clients s’installent autour de grandes tables. Le but est de proposer une offre de restauration pour tous les actifs et étudiants du quartier.” (source : https://www.ouest-france.fr/)
En résumé
Proposer des produits à consommer sur place : une tendance qui progresse
aujourd'hui à travers les enseignes de proximité et les halles de centre-ville, afin de coller au mouvement plus large de repas hors domicile.
Et demain ?
Nouvelle concurrence pour la restauration “traditionnelle”, la restauration en points de vente pourrait bien demain se décliner en de nouveaux concepts (au-delà des snack bars de Picard, des coins resto de supérettes ou des food halls) et constituer un vrai terrain d'innovation.